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Patrimoine
Patrimoine bayonnais : un regard historique sur la collégiale Saint-Esprit
Patrimoine bayonnais : un regard historique sur la collégiale Saint-Esprit
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Patrimoine bayonnais : un regard historique sur la collégiale Saint-Esprit

Dans le cadre du cycle sur « l’Architecture des édifices religieux », une passionnante série de conférences aura lieu lundi 27 novembre à 19 h à l’auditorium de la Chambre de Commerce de Bayonne. Elles seront consacrées à l’architecture de la collégiale Saint-Esprit (entrée libre) et suivies vendredi 1er décembre à 20h30 d’une visite « in situ » de l’édifice sous la conduite de l’abbé Michel Garat.

A la fin du XIIe siècle, l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem s’installe dans le futur quartier Saint-Esprit et y implante un prieuré hôpital pour répondre à l’affluence des pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle. En 1243, l’ordre du Saint-Esprit occupe le prieuré.

Avant le XVe siècle, on ne voyait du bas de la rue Maubec et des pentes de Saint-Etienne jusqu’à l’Adour, qu’une large étendue de terre aride sur laquelle se trouvait le prieuré et une chapelle dite « dou cap de pount » (au bout du pont, en gascon – une chapelle nommée pareillement existe encore à Pau).

En 1463, Louis XI se rend à Bayonne, tombe sous le charme de la chapelle et nomme le prieur d’une collégiale qu’il fait bâtir sur le plateau, non loin de la grand’place en accordant une fondation dotée de 4.000 livres tournois de rente.

Ce quartier de forte immigration, riche de cultures diverses - dont les juifs chassés d’Espagne et du Portugal qui s’installent alors à Saint Esprit -, prend son élan économique et se développe rapidement en prenant le nom de « St Esprit ».

Dès lors, la collégiale se retrouve englobée dans un tissu urbain dense. En 1854, l’emprise foncière du chemin de fer, gros consommateur d’espace, contribue encore à réduire les surfaces libres qui doivent être laissées à la gare, aux messageries, et plus tard aux départs des lignes d’autobus. Le remaniement actuel de « la Place de la Gare », apportera certainement une meilleure visibilité et une intégration harmonieuse de la collégiale. Aujourd’hui, en sortant de la gare, elle se présente comme un bâtiment rectangulaire d’aspect modeste, à clocher mur ouest précédé d'un porche. Louis Angulo – qui a magnifiquement fait restaurer l’église Saint-Etienne - en fera un déroulé historique détaillé.

Accompagné d’un diaporama, l’exposé de l’Abbé Garat, curé de la paroisse Saint-Vincent-de-Paul et enseignant à l'antenne de théologie de Bayonne, s’attachera à travers l’architecture et le mobilier encore visible à faire comprendre la finalité de ce lieu de culte à chacune des époques. Fortement remaniée au XVIe siècle, la collégiale a cependant conservé quelques éléments de l'édifice primitif dont les deux remarquables voûtes en croisée d’ogives de plan carré, caractéristiques du travail des artistes de la fin du XVe siècle. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, des travaux de restauration ont lieu à l’intérieur de l’édifice, et à la fin du XIXe siècle, un agrandissement est réalisé par l'architecte Emile Loupot, qui y ajoute la tribune d'orgue ouest et un bas-côté sur le flanc sud.

Le chapitre est dissout à la Révolution et l'église devient alors une paroisse. Un relief polychrome, diversement daté, voisin du XVe, représente la Vierge sur un âne, portant en ses bras l’enfant Jésus, fragment d’une fuite en Egypte. Depuis 1868, l’église Saint-Esprit abrite en outre les reliques de sainte Irène, découvertes à Rome en 1825. En 1906, l’église est parée de nouvelles verrières dues à Jules Pierre Mauméjean, né à Saint Esprit en 1837, et, en 1959 les vitraux d’origine, partie moitié romane, partie moitié XIIIe, sont découverts, enrobés dans du mortier et du plâtre. Gérald Franzetti, peintre-verrier bien connu installé à Saint-Esprit, contera l’histoire quasi rocambolesque de ces vitraux d’origine, perdurant jusqu’au XXe siècle, mis alors à la décharge ! Quelques morceaux seulement ont réapparu ; leur état, genre archéologique, ne donnent pas de bonne visibilité de l’iconographie mais elle s’oriente vers la représentation de l’arbre de Jessé. Ces pièces en attente de restauration muséale, qui en permettrait l’exposition au Musée Basque et de l’Histoire de Bayonne, sont heureusement aujourd’hui sauvegardées dans les réserves. Quelques années plus tard, Gérald Franzetti composa alors, sur trois thèmes imposés, trois baies géminées (l’arbre de Jessé est un motif fréquent dans l’art chrétien entre le XIIe et le XVe siècle : il représente une schématisation de l’arbre généalogique présumé de Jésus de Nazareth).

Créée en 1999 par des professionnels pour promouvoir un habitat de qualité dans le centre-ville et présidée par l’architecte bayonnais, l'association « Bayonne Centre Ancien - Patrimoine & Avenir » s’attache à faire connaître la culture bayonnaise et son patrimoine urbain matériel et immatériel par diverses manifestations, débats, concerts et expositions, dont les « Lundis du Patrimoine », conférences gratuites ouvertes au public.

Conférences sur la collégiale Saint-Esprit, lundi 27 novembre à 19 h, auditorium de la Chambre de Commerce de Bayonne. Visite de la collégiale vendredi 1er décembre à 20h30.

Association Bayonne Centre Ancien Patrimoine et Avenir, Château Neuf à Bayonne

Site internet: www.bayonne-centre-ancien.org

Courriel: bayonne-centre-ancien@outlook.fr

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