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Portrait
Olivier Piacentini : notre maison brûle, nous regardons ailleurs...
Olivier Piacentini : notre maison brûle, nous regardons ailleurs...
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| Alexandre de La Cerda 748 mots

Olivier Piacentini : notre maison brûle, nous regardons ailleurs...

A l’heure où la France caracole d’état d’exception en loi anti-terroriste censée nous préserver des attentats islamistes qui se multiplient de Nice à New-York, Paris, Londres, Barcelone, Berlin et Saint-Pétersbourg, une récente rencontre littéraire nous a fait connaître plusieurs ouvrages publiés par un technicien de la finance, dont un titre qui colle remarquablement à l’actualité, tout en nous lançant un sérieux avertissement : « Vers la chute de l’Empire Occidental, notre maison brûle, nous regardons ailleurs ».

Né à Nice en 1969 mais originaire de Carrare en Toscane, son auteur, Olivier Piacentini, a vécu en Corse toute son enfance, jusqu'au lycée Paul Valery à Paris. Après avoir fait Hypokhâgne et Khâgne, il est diplômé à Science-Po où il avait fondé avec des amis un syndicat étudiant : l’association des étudiants républicains, de tendance gaulliste, qui remportera d'ailleurs les élections étudiantes en 1992 et 1993. Olivier Piacentini travaille ensuite pendant trois ans en tant que directeur d'agence à la Banque Populaire, puis comme directeur du développement d'un cabinet d'audit financier avant de fonder en 2001 son propre cabinet d'assistance financière et juridique pour TPE et PME. Depuis lors, il s’occupe d’une clientèle de créateurs d'entreprises, dont une forte proportion est par ailleurs issue de l'immigration, ou bien « des jeunes de banlieues qui veulent s'en sortir ». Et depuis 2000, nous a-t-il confié, « je suis marié à une princesse béninoise avec qui j'ai deux enfants. Je voyage beaucoup notamment en Afrique, continent que j'aime et que je connais bien ».

Cet intérêt pour l’écriture lui est venu l’année dernière : « J'écris des livres depuis deux ans. En 2016, j'ai publié mon premier essai "Vers la chute de l'empire Occidental", qui décrit la situation économique et géopolitique de l'Occident en la comparant à la situation de l'empire Romain des deux derniers siècles ». Son ouvrage met en évidence de nombreuses analogies : démographie déclinante, perte des valeurs du gout du risque et de l’effort, relativisme, valse-hésitation quant à l'attitude à adopter face aux barbares qui entraient de plus en plus nombreux dans l'Empire. Le livre démontre que l'Occident est aujourd'hui concurrencé sur le plan industriel et des nouvelles technologies : « surendetté, financé par ses concurrents ou ses ennemis jurés comme la Chine ou les monarchies du Golfe, l'Occident est harcelé par le terrorisme et par de nouvelles puissances qui veulent écorner sa toute-puissance sur les affaires du monde, et qui y parviennent ! Le G20 a succédé au G7, les interventions occidentales doivent aujourd'hui compter avec la Russie ou la Chine alors qu'elles se faisaient d'elles-mêmes quinze ans plutôt. A ce rythme, l'empire Occidental risque de connaitre le même sort que son ancêtre de l’Antiquité ».

De l’incendie au crépuscule…

Cette année, Olivier Piacentini a publié deux essais. « Le dossier noir du socialisme » évoque une France totalement socialisée sous l'effet des politiques de Mitterrand, Jospin puis Hollande, que la droite n'a jamais réussi - ou même essayé - de remettre en cause, une fois de retour au pouvoir : « La France est aujourd'hui un pays écrasé par les dépenses publiques, le fonctionnariat et la bureaucratie qui génèrent dettes, déficit, et démotivent les entrepreneurs. C'est aussi le pays du multiculturalisme, des grèves incessantes, de l'école égalitariste qui nivelle vers le bas. C'est aujourd'hui le pays le plus violent, le plus criminalisé à cause du laxisme de la justice. Et c'est aussi - oh surprise -, le pays de l'argent-roi, gouverné par la finance et les multinationales : voilà le tableau que je dresse du pays, et j'en attribue la responsabilité à la gauche, pour l’essentiel ».

Le « Crépuscule de l’Occident » fait pendant à « Vers la chute de l’Empire Occidental ». Il parle de la sociologie de l'Occident qui, depuis la deuxième guerre mondiale et le développement des Etats-providence, a créé des générations surprotégées, baignant sans effort dans le bien-être et le confort, déconnectées des réalités économiques, déracinées de l’histoire et des valeurs qui ont fondé la prospérité occidentale. « Baignant dans le consumérisme, la civilisation des loisirs, l’homme occidental est devenu un individu hédoniste, jouisseur et vindicatif qui revendique son droit au bonheur et contribue de moins en moins à la marche des institutions ou de l'économie. De cela émerge une société fragmentée atomisée, qui n'a plus de ressort face aux difficultés, et préfère faire l'autruche devant les dangers qui l'assaillent ».

Ouvrages d'Olivier Piacentini aux Edition de Paris : « Vers la chute de l’Empire Occidental", 240 pages, 17 €
« Le dossier noir du socialisme » 128 pages, 15€
Vient de paraître : « Le Crépuscule de l’Occident », 176 pages, 18 €

ALC

 

 

 

Répondre à () :

Terence Burton | 15/12/2020 17:18

Bonjour. J'ai écouté hier l'émission de radio Bercoff dans tous ses états avec Olivier Piacentini qui a évoqué un directif européenne BRAD (mais j'ai peut-être mal compris) J'aimerai savoir comment me renseigner sur ce directif et surtout les comptes y concernés. En vous remerciant par avance Bien cordialement Terence Burton

Raymond Dernemont | 23/01/2021 10:45

Je partage cette idée de complotisme international et pour ce faire je vous invite à visiter le site web: inventerpasrever

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