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Patrimoine
Manex Barace : Tour du monde 2019
Manex Barace : Tour du monde 2019
© Manex Barace

| Manex Barace 1826 mots

Manex Barace : Tour du monde 2019

Les voyages forment la jeunesse (et déforment les valises, comme aurait dit le regretté Coluche). J’ai eu la chance de beaucoup voyager, avec une (logique) interruption de quelques années, le temps de rembourser un crédit pour ma maison et de voir (un peu trop vite) grandir ma petite famille. Beaucoup de destinations, principalement les Amériques, l’Europe et l’Asie. Des voyages vers une ou plusieurs destinations chaque fois mais avec retour direct dans l’autre sens. Un premier « vrai » voyage tout autour du monde, soit une boucle complète de la planète, a été effectué au printemps 2018, avec des visites en Thaïlande (région de Bangkok), Australie (Cairns et la Grande barrière, Ayers Rock et Uluru, Sydney), Chili (Île de Pâques), Brésil (Rio de Janeiro) enfin. Ce devait être le premier et le dernier…
Toujours assoiffé de revoir certains endroits du globe qui m’avaient beaucoup plus dans le passé, et en découvrir d’autres que je regrettais de n’avoir pas découverts, un nouveau projet a vu le jour et s’est concrétisé au printemps 2019, avant que mon passeport ne soit périmé… Comme l’an passé, mon programme a été conçu selon mes souhaits par une agence spécialisée, Connaisseurs du Voyage. Tout ou presque était réservé, au Sri Lanka, au Japon, en Indonésie et en Nouvelle-Zélande. L’aventure et les improvisations débuteront réellement au comptoir de location de voiture à l’arrivée à Los Angeles, pour un parcours terrestre dans les états de Californie, Arizona et Nevada. En fin de séjour, à New-York et Washington, seuls les hôtels sont réservés.
Dimanche 31 mars 2019 :
C’est InOui, le TGV de 15h19 est à l’heure au départ de la gare d’Hendaye, desservant la Côte Basque et à destination de Paris. J’en descends à Bayonne pour monter dans un train Intercité dont le terminus sera Toulouse Matabiau. Arrivée vers 20h30 dans la cité des violettes, soit à peu près à la même heure que le TGV à Montparnasse ! Pour passer le temps dans le train, une vieille rame d’époque, sandwich et lecture. Le quartier de la gare de Matabiau est (aussi) un gros chantier. L’Ibis Budget où j’ai réservé une chambre ne devrait pas être très loin, d’après Google. Dommage qu’à la réception d’un autre Ibis (Style celui-ci) il me soit indiqué la direction opposée, en face « sur la rive droite du canal du Midi ». 40 minutes de marche pour voir enfin au loin l’enseigne lumineuse de l’Ibis, « juste après une station-service » m’avait-il été indiqué. Ma chambre est tout à fait similaire à toutes les chambres de la chaine partout dans le monde (à part le code d’accès !), pas vraiment luxueuse, plutôt spartiate. Bon, pour une nuit…
Lundi 1er avril 2019 :
Intervention en direct sur les ondes de France Bleu Pays Basque, comme tous les lundis, pour donner quelques nouvelles de l’actualité à Hendaye à défaut de la météo. A Hendaye le temps est menaçant alors qu’à Toulouse il n’y a que quelques nuages dans le ciel mais semble-t-il, pas mal de vent. Petit déjeuner (à volonté, j’en abuse toujours un peu…) avalé, valise déposée à la bagagerie contre une pièce de 2 euros payables d’avance ! Une première. Je dispose de quatre heures avant de prendre le métro en gare de Matabiau, puis le tram #2 jusqu’à l’aéroport de Blagnac. 1,70 euro au lieu de 8 euros par le bus dédié à cette destination ! Un peu de marche vers la basilique Saint-Cernin et l’église Notre-Dame-du-Taur, toutes deux ouvertes. Par contre le couvent et le cloître des Jacobins sont fermés le lundi, tout comme l’église de la Daurade, en travaux. Curieuse cathédrale Saint-Etienne, ensemble de deux anciennes églises de style différent, accolées, vue de l’extérieur.
Il existe des navettes gratuites dans le centre-ville mais leur itinéraire n’est pas du tout celui de la Culture. Retour à pieds, comme à l’aller, en longeant le canal du Midi. Comme prévu, métro et tram #2, destination l’aéroport de Toulouse-Blagnac. L’aventure va commencer. Une heure à attendre l’ouverture des banques d’enregistrement de la British Airways. Vol BA 375 en Airbus A319. Départ 17h30, arrivée à Londres Heathrow à 18h20 (heure locale). Durée du vol 1h50. Valise enregistrée jusqu’à Colombo, en espérant pas de mauvaise surprise, le vol pour le Sri Lanka étant assuré par la compagnie SriLankan Airlines. Le vol de la BA s’apparente à un vol « low cost » : rien n’est gratuit à bord (sauf peut-être un verre d’eau ? Je n’ai pas essayé…). Atterrissage en zone 5, transfert en zone 3 pour le vol 504 de la SriLankan Airlines. Ce sera à bord d’un Airbus A 330-300. Départ 21h30, arrivée à Colombo mardi à 12h45 (HL). Durée du vol 10h45. Vol complet, donc je ne pourrai essayer de changer de place (pour mes jambes). Dîner, courte nuit, petit déjeuner avant atterrissage. La chaleur moite envahit l’avion dès l’ouverture des portes.
Mardi 2 avril 2019 : 
Pas de problème lors des formalités aux services d’immigration. Ma valise m’attend bien au comptoir n°3 et Nishan, le chauffeur Sri-Lankais qui doit m’accompagner tout au long de mon séjour sur l’île attend patiemment à la sortie, muni d’un panneau destiné à monsieur Jean Barace. 31°, chaleur moite omni présente durant tous les jours à venir. Comme prévu dans le déroulement de mon programme, petit tour dans Colombo sans quitter la voiture pour s’accoutumer à la circulation et voir quelques endroits de la ville. Quelques arrêts « photos » tout de même et vers 15h15 en route pour le nord, au village d’Habarana dans la région de Sigirya où se trouve « Le grand Maulnes », ma maison d’hôte pour les premières nuits. 4h30 de route pour parcourir 180 km… Il fait nuit noire depuis plus de trois heures lorsque, vers 21 heures, la Toyota Corolla Axio pénètre dans l’allée du domaine. Pas de lumières non plus pour éclairer le pavillon qui abrite certainement les chambres d’hôtes. Des restrictions d’électricité tous les soirs, indique le propriétaire venu à ma rencontre une lampe de poche à la main. Valise déposée dans une chambre dont je découvrirai le décor après le dîner, aux chandelles (une par table). Et la lumière revient enfin au moment de regagner ma chambre, ce qui me permet de prendre une douche une fois ouvert ma valise. Couché à 23 heures et réveillé par les coqs du quartier vers 4h50.
Mercredi 3 avril 2019 :
Ananas et papaye du petit déjeuner viennent directement du jardin, dixit mon hôte Sri-Lankais, qui parle un français très correct (il a fait des études supérieures dans l’Economie à Grenoble). Avec son employé Erik, s’exprime-t-il en Tamoul ou en Singhalais, je l’ignore. La famille de ce dernier est venue d’Europe du Nord aux temps de la colonisation… 9h15. Nishan arrive au volant de la voiture. Programme du jour respecté. Départ pour le village d’Hiriwaduna, marche dans une bananeraie et en char à bœuf (cette excursion est prévue pour les touristes…) à travers champs. Traversée d’un cours d’eau en barque et promenade sur un lac où l’eau le partage aux joncs et autres herbes hautes. Dans une ferme (?) découverte des cultures et épices de la région ainsi que fabrication et dégustation d’une galette à base de coco. Retour sur la route en Tuk-tuk. Midi au soleil, bien présent et qui darde de tous ses feux le sol en pierre du temple d’Aukana qui abrite l’une des meilleures sculptures géantes du Bouddha à la verticale (12 mètres), taillée sur une grande face de roche de granit du Ve siècle. Pieds nus obligatoires. Cela brûle autant sur les pierres que sur le sable… Sur le chemin du retour j’invite (à moins qu’il ne s’invite lui-même) Nishan à déjeuner dans un restaurant « local ». Il m’a fait comprendre que le repas de midi est sacré. Environ 135 km parcourus aujourd’hui. 16 heures au Grand Maulnes. Dommage qu’il n’y ait pas de piscine… Douche et sieste, avec la coupure d’électricité de l’après-midi, donc pas de ventilateur… Dîner à 19 heures et « travaux d’écriture de mon journal » avant la coupure de courant du soir. Il y aura la connexion Wi-Fi au retour de la lumière. Lavage du petit linge à la chandelle. Surprise, France 24 parmi les chaines télé, mais avec informations en Anglais. 22 heures, au lit. Réveil programmé à 6h30.
Jeudi 4 avril 2019 :
Petit déjeuner à 7 heures afin de démarrer la journée à 7h30 avec la visite du site de la forteresse de Sigirya, bâtie sous le règne du roi Kashyapa, célèbre pour son Rocher du Lion et ses Demoiselles peintes dans un abri sur la roche (tout en haut, bien entendu). Sur la carte les distances sont courtes. En voiture c’est différent. A en juger par le nombre d’autocars déjà arrivés, il y a du monde dès l’ouverture, que les 1200 marches inégales à gravir jusqu’au sommet (selon monsieur Jaya, mon logeur) ne rebutent pas. Au bout d’un certain temps de marche et d’ascension des marches, enfin les Demoiselles sont à portée de vue mais pas des appareils photos, strictement interdits (et les gardiens veillent au grain). Une douzaine de peintures en tout, pas plus. Et prière de ne pas créer de bouchon en restant trop longtemps à s’extasier… Il est possible de continuer l’escalade jusqu’à un ancien palais dont les vestiges occupent le sommet. Vue imprenable sur la jungle qui entoure la montagne. Dépassent çà et là de la forêt tropicale des sommets de stupas, également des têtes de Bouddha émergent. Cela me rappelle les sites de Tikal ou Palenque, en Amérique centrale.
Après la longue descente, le nombre de marches est le même, vers la plaine, départ pour Polonnaruwa avec arrêt « suggéré » par mon chauffeur pour déjeuner. Cela devient une habitude et c’est le client qui invite… Addition doublée par rapport à hier (1800 roupies contre 900) pour un menu très similaire me semble-t-il. Polonnaruwa. Immense. Droit d’entrée exorbitant pour le pays, l’équivalent de 25 euros. Historiquement Polonnaruwa a été la deuxième plus grande capitale de la civilisation singhalaise dans l’ancienne Ceylan. Pour aller d’un endroit à autre – le site est immense – j’ai signalé à Nishan que je ne pouvais faire du vélo (de location). Il stationne au mieux à chaque endroit, et lorsque possible à l’ombre (il attend dans la voiture). Les rois Singhalais s’installèrent à Polonnaruwa après avoir délaissé la grande cité de Anuradhapura, que j’aurais bien aimé visiter, mais cela ne fait pas partie du programme… Au bord du grand lac Parakrama et dans un parc de verdure peuplé de singes (sous un soleil de plomb toujours) on découvre la statue du roi Rarakramabhu, son palais, la salle d’audience, le bain royal, la chambre dite des reliques, des temples dédiés à Shiva et quatre statues du Bouddha.
Retour sous la chaleur à 17 heures. Une bière en compagnie des moustiques sur la terrasse à l’heure de la traditionnelle coupure de courant de l’après midi (donc pas de climatisation), qui précède celle du soir, après le dernier dîner au Grand Maulnes. Un peu de télé, en Anglais toujours, sur France 24 avant le coucher. Réveil programmé à 6h15.

 

 

 

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