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Histoire
L’adolescence navarraise du Comte de Paris
L’adolescence navarraise du Comte de Paris
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| Alexandre de La Cerda 379 mots

L’adolescence navarraise du Comte de Paris

Né en 1933 en Belgique à cause de la « Loi d’Exil » qui contraignit (entre 1886 et 1950) le Chef de la Maison de France d’alors et son fils aîné le Prince Henri (c’est-à-dire l’actuel comte de Paris qui vient de s’éteindre) à vivre hors de leur pays, il fallut attendre un décret spécial du Président Vincent Auriol qui permit en 1947 au jeune Prince Henri de résider (à titre personnel) sur le territoire français afin de poursuivre ses études à Bordeaux.

Entre temps, après un séjour au Maroc qu’elle doit quitter par la volonté des autorités anglo-saxonnes, la famille royale s’installe en 1944 à Pampelune, « ville des amitiés vigoureuses et fidèles », notait la mère du défunt Comte de Paris. « Toute la Navarre communiait dans une foi qui se doublait d’une connaissance très réelle des enseignements de l’Eglise et tous, à la ville comme à la campagne, étaient respectueux de la tradition ; dans les bahuts des fermes anciennes gardés par les aînés, étaient serrées des archives familiales que les cadets, qui travaillaient en ville dans les boutiques et les fabriques, révéraient comme une part essentielle du patrimoine familial. Ce peuple, qui passe plutôt pour rustique, était pourtant très curieux de toutes sortes de systèmes de pensée. Même les gens modestes étaient ouverts au monde des idées et je me souviens de mon petit marchand de souliers installé à côté de moi dans la « Roncalesa », l’autobus qui nous conduisait à San Sebastian, qui, pendant tout le trajet, lisait et commentait Joseph de Maistre. Bref, Pampelune était alors le paradis sur terre et la Navarre, si saine de corps et d’esprit, une terre où l’on savait mieux qu’ailleurs bien prier, bien manger, bien boire et bien rire. Terre de Navarre où j’ai passé des années des années qui furent parmi les plus heureuses de mon existence et où je me suis fait des amis pour la vie », concluait dans ses mémoires (« Tout m’est bonheur », 1978, Robert Laffont) la mère du prince Henri qui, pour sa part, avec son frère, furent conduits « dans l’antique gazogène des capucins de Pampelune » au collège de Lecaroz, perdu au milieu des montagnes, où, entre deux leçons, ils s’adonnèrent à de sacrées parties de Mus dont l’enjeu était la « fameuse tortilla »

 

 

 

 

 

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