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| Alexandre de La Cerda 608 mots

Iñaki Urtizberea honoré par les musiciens basques

Notre ami Manex Barace, lui-même un « pilier » du chœur d’hommes Oldarra, a assisté à l’hommage rendu à Iñaki Urtizberea, musicien, chef de chœur, compositeur, par Euskal Herriko Txistulari Elkartea.

C’est à l’occasion de l’assemblée générale de la fédération regroupant les txistularis des sept provinces à Biarritz la semaine passée qu’Iñaki a reçu l’hommage de ses pairs musiciens en se voyant remettre la médaille d’Euskal Herriko Txistulariak Elkartea pour l’ensemble de son œuvre. Iñaki Urtizberea est le deuxième récipiendaire d’Iparralde à recevoir cette distinction, de nombreuses années après Etxahun Iruri.

Créateur de la première classe dédiée aux instruments populaires dans un conservatoire de région au début des années 60, il a été directeur musical durant la dizaine d’années de l’expérience du Chœur d’Hommes de l’Orchestre Régional Bayonne-Côte Basque dont il dirigeait parfois les musiciens, président d’Euskal Herriko Txistulariak Elkertea, et directeur musical depuis 1972 du chœur d’hommes Oldarra.

 

A l’unisson de l’âme et de la terre basque

Voilà bien plus de quarante ans qu’Iñaki Urtizberea dirige le célèbre chœur biarrot : comme la musique de l'océan berce son rivage, peu d'événements ont traversé la vie de la cité d’Eugénie sans qu'avec ses chanteurs ou ses musiciens il n'en ait rythmé le cours... Cela lui avait d’ailleurs valu d’être reconnu par le magazine « L’Express » comme un des cent personnages décisifs qui, par leur talent et leur travail, contribuaient à faire bouger le Pays Basque.

S'il ne défile pas en tête de la banda de txistulari qu'il a également créée à Biarritz, il s'avère difficile pour le public d'apprécier combien Iñaki Urtizberea fait corps avec la musique et ses interprètes. Corps et âme. Lorsqu'il dirige le chœur Oldarra, seuls les chanteurs auxquels il fait face le savent. Une savante mimique, de la tête aux pieds, des sourcils jusqu'aux dernières phalanges d'un doigté à la rigoureuse précision, insère le dirigeant dans le prolongement de la partition et la communique aux autres artistes selon un langage savant : l'index alerte les premiers ténors, deux doigts le pupitre des seconds, trois pour les barytons, quatre pour les basses... Les spectateurs, eux ne font que ressentir derrière la modeste carrure et les rares cheveux un rien bouclés toute la sensibilité de ce musicien basque qui a également dansé avant qu'une double fracture gagnée au football ne l'immobilisât pendant sept mois !

Une bien longue période que le jeune Iñaki Urtizberea - né dans l'exil qui frappa ses parents aux jours sombres de 1937 - avait mis à profit pour perfectionner l'art du txistu. Cet instrument national dont la découverte avait nourri l'affirmation d'un caractère basque bien trempé, il l'introduira au conservatoire de Bayonne à l'issue d'un concours qui lui permit de l'enseigner à des générations de jeunes musiciens. Ce fut à l’époque la première classe de musique traditionnelle créée dans un conservatoire de France. Après avoir travaillé la voix et la direction de chœur avec Juan Eraso, professeur de chant au conservatoire de Pampelune, il prit la direction du choeur d'Oldarra à partir de 1972 pour le porter aux cimes et, avec l'aide de Jacques Rigoud, en faire pendant un mois « le disque d'or » de RTL. Entre temps, les projets s'élaborent entre un txikiteo au Batzoki de la rue Duler, le siège biarrot d'Oldarra, et un pasacalle au son du txistu.

Succédant à plusieurs enregistrements de morceaux traditionnels à la Warner, le nouveau CD enregistré sur les chemins de Compostelle permet à Iñaki Urtizberea d’accomplir son projet de consacrer un album à une création. Comme la musique de l'océan berce son rivage, peu d'événements traversent la vie de Biarritz sans qu'avec ses chanteurs ou ses musiciens il n'en rythme le cours...

Alexandre de La Cerda

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