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Nos disparus
In Memoriam : Michel Sainte-Marie, « Basque intérieur » et mélomane
In Memoriam : Michel Sainte-Marie, « Basque intérieur » et mélomane
© Mérignac

In Memoriam : Michel Sainte-Marie, « Basque intérieur » et mélomane

Dans son livre « Paroles Politiques » publié il y a deux ans chez l'éditeur « Le bord de l'eau », Michel Sainte-Marie se définissait lui-même comme un "Basque intérieur" qui a aimé sa ville, Mérignac, en la transformant passionnément et en privilégiant toujours la recherche des solutions à la création des problèmes.

Né à Bayonne en 1938, Michel Sainte-Marie avait été élu député de la Gironde en 1973. Hormis quatre années (1993-1997), il a siégé sans discontinuer au Palais-Bourbon jusqu’en 2012. Deux ans plus tard, il quittait le fauteuil de maire de Mérignac qu’il occupait depuis 40 ans. Il présida également la Communauté Urbaine de Bordeaux de 1977 à 1983 pour, en homme d'équilibre, privilégier - lui, le socialiste, ancien de la SFIO - l’entente avec Jacques Chaban-Delmas dans une cogestion gauche-droite de cette collectivité.

« Michel Sainte-Marie a eu deux passions dans la vie : la musique et la politique, la politique et la musique. Sans que l’une n’efface jamais l’autre », écrivait son éditeur, « il a pratiqué l’art de la politique bien plus longtemps qu’il n’a su jouer d’un instrument, mais il est resté toujours fidèle à la passion de sa jeunesse : la musique classique. Claude Lévi-Strauss, introduisant « Le Cru et le Cuit » explique que la musique est l’hyper-médiation de la nature et de la culture. Peut-être qu’il en va ainsi également de la politique ».

Mais, dans son livre, Michel Sainte-Marie racontait  davantage l’homme privé : « mes origines basques, ma passion pour la musique... Verlaine disait : « de la musique avant toute chose » ; moi, j’ai juste mis la politique avant. Je laisse un témoignage de 50 années de vie politique, de souvenirs et de réflexions qui peuvent servir à mieux appréhender l’environnement politique girondin ». Et parmi les  évènements qui l’avaient particulièrement marqué en tant que maire, la création du « Pin Galant », cette grande salle de spectacle de l'agglomération inaugurée par Charles Aznavour qui avait fait salle comble en janvier 1989, de la Médiathèque, et « la dynamique économique que nous n’avons cessé d’amplifier... Mais je retiens surtout l’attachement des Mérignacais qui a duré 40 ans » !

Et quand il se retrouvait avec soi-même, après avoir si longtemps œuvré pour les autres, il appréciait de « prendre du temps pour ce que j’aime : lire, aller voir des expositions et des spectacles, me reposer au Pays Basque dans ma maison de famille, ou préparer ce livre. Qui sait, dans quelques années, peut-être sortirons-nous le tome 2 ? », 

Des origines bas-navarraises

Pour François-Xavier Esponde, la famille de Michel Sainte-Marie serait bien originaire d’Isturitz, maison Etxartia, et par mariage, se serait portée à Lantabat à la maison Salha.

Elle aurait des liens avec Larceveau - Armendaritz dans un temps plus ancien, donc une origine bas-navarraise, peut-être en relation avec la lignée (remontant à Pero-Sanz de Leizarazu, bailli d’Ostabaret au XIVème siècle) de l’ancienne salle (manoir) de Larceveau, village rasé pendant les guerres de religions, et reconstruit par la suite, à moins qu’il ne se soit agi des Sainte-Marie de Hélette (les deux familles ont été étudiées par l’historien Hubert Lamant-Duhart).

Michel Sainte Marie avait un cousin à Lantabat qui portait le même prénom, Michel, tandis que les parents du député-maire de Mérignac étaient instituteurs, d’abord à Lantabat, puis à Saint-Etienne de Baigorry, avant de diriger l’école publique des Arènes à Bayonne. Ils vivaient à Bayonne, dans une villa située sur la RN 10. Bayonnais lui-même, Michel Sainte Marie revenait souvent rendre visite à ses parents et à sa ville natale. On le savait proche de sa famille basque, et de la vie de ses habitants dont il partageait les moments, l’été et lors des réunions familiales.

Ses obsèques seront célébrées à Mérignac lundi prochain et son corps inhumé le lendemain mardi à 9 heures trente au cimetière Saint-Léon où reposent ses parents. L’abbé Esponde bénira l’inhumation en présence de sa veuve et d’une délégation de Mérignac. Le chanteur Michel Etcheverry a accepté d’y chanter l’Agur Jaunak et quelque autre chant  basque.

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