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Tradition
Février dans la religion romaine pré chrétienne
Février dans la religion romaine pré chrétienne
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| François-Xavier Esponde 494 mots

Février dans la religion romaine pré chrétienne

On n’imagine pas aujourd’hui ce qu’étaient les pratiques de février en usage dans la religion romaine d’avant le christianisme, autour des rituels de la mort dont tout le mois était émaillé par des règles d’obligation demandées aux familles, et des pratiques purificatoires en cours pour se protéger des esprits des morts sur le chemin de la vie.

Sous le nom de « Feralia », le mois de février imposait des règles en usage dans la cité et dans la maisonnée. Un mois étrange habité par la crainte des esprits des morts, agissants et capables de malfaisance le long du temps, dont il fallait se protéger par des sacrifices et des privations en cours pendant ce mois.

On prêtait l’origine de ces pratiques à Enée s’adressant à son père Antoine, selon un étrange rituel de requête de pardon, de sujétion et de crainte dans des relations complexes entre le père et son fils. Lorsque la peste ou autre épidémie redoutable touchait la cité romaine et ses légions militaires, on avait coutume de redoubler dans ces pratiques du temps de purification à l’adresse des dieux tout autant qu’à celle des humains affectés par ces épidémies dévastatrices qui ont marqué l’histoire de la ville.

Cicéron place dans le calendrier romain ce jour particulier au 21 février précédé dès le 13 du mois d’un long parcours de gestes purificatoires dans les temples, les autels, les lieux publics, dégagés de toute ornementation, sans lumière et sans effet, de ces jours « parentalis vigiles vestalis » portant le nom de « Parentalia » et caractérisés par une grande austérité et des privations imposées par les prêtres de la religion romaine.

Le 22 février achevant par les « Caristia » ou jour festif le temps des rituels par ceux de festivités familiales pour resserrer les liens des vivants après une succession de jours sombres imposés par la mémoire des morts. Car en ces jours, on ne pouvait accéder aux temples de la cité, y apporter des offrandes alimentaires, des fleurs et des senteurs. Les lumignons de cire d’abeille étaient prohibés, l’obscurité régnait sur la lumière, les relations conjugales réduites aux simples échanges, l’attention des femmes toutes consacrées aux dieux mânes, ces divinités domestiques et civiles, comme au temps des « Novemdiales » - neuvième jour après la célébration des funérailles – qui ressemblaient étrangement aux « Parentalia » imposés chaque année à tous les citoyens romains, quelle que soit leur condition.

Les usages voulant que l’on portât à la mémoire des morts de modestes bouquets, du gros sel, quelques fruits habituels, point de boisson fermentée, une règle que néanmoins les mieux lotis de la ville pouvaient contourner au bénéfice de leurs trépassés en ajoutant à l’ordinaire les avantages de leur condition.

Ovide a pu raconter de tels récits de « Féralia, des Parentalia » et d’autres pratiques qui semblent se ressembler sans que l’on puisse parfois distinguer où la religion, la superstition et la crainte des esprits des morts envahissent l’esprit des sujets conformés scrupuleusement à ces usages de février chaque année !

 

François-Xavier Esponde

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