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Théâtre
D’Arnaga à Garazi, envolées théâtrales au Pays Basque
D’Arnaga à Garazi, envolées théâtrales au Pays Basque
© Col.Arnaga

| Alexandre de La Cerda 1043 mots

D’Arnaga à Garazi, envolées théâtrales au Pays Basque

« La Tempête », pièce emblématique de William Shakespeare, ouvrira ce vendredi soir à 21h le cycle théâtral des « Estivales », soit trois soirées de théâtre programmées par la Ville de Cambo dans les merveilleux jardins à la française entourant « Arnaga », la belle demeure d’Edmond Rostand. Les samedi et dimanche suivants, ce sera au tour du drame de Victor Hugo « Ruy Blas » d’être joué (toujours à 21h) : il ne manquera donc qu’une œuvre de Cervantes pour illustrer la trilogie des trois grands auteurs dont Rostand avait disposé les bustes sous un « portique » récemment restauré.
Plus de trois siècles séparent les première représentations connues de « La Tempête » par la compagnie des King's Men en 1611 devant le roi Jacques Ier et sa cour au palais de Whitehall, et l'année suivante lors du mariage de la princesse Élisabeth Stuart avec l'électeur palatin Frédéric V, de l'adaptation par la Troupe du Théâtre des Loges que l'on découvrira à Arnaga ce vendredi soir : au retour du mariage de la princesse Claribel avec le roi de Tunis, le vaisseau du roi de Naples, Alonso, qu’accompagne son fils Ferdinand, est pris dans une tempête et s’échoue sur une île habitée par un monstre, Caliban, et par un esprit aérien, Ariel. L’ancien duc de Milan, Prospéro, naguère évincé du trône par son frère Antonio, y vit depuis douze ans : or c’est lui qui a magiquement provoqué la tempête…
Peinture apaisée mais non complaisante de la nature humaine, cette pièce pleine d'ironie, d'humour et de poésie passe également pour une sorte de testament de Shakespeare : la célébration des pouvoirs magiques du démiurge Prospero aboutirait ainsi à une mise en abyme du théâtre pour déboucher finalement sur le renoncement aux arts de l'illusion et la résignation devant la condition humaine. Ainsi, lorsque Prospero interrompt le « masque » (ou divertissement allégorique) offert à Miranda et à Ferdinand à l'acte IV, il propose une réflexion sur la magie éphémère du théâtre – le Globe, ne l'oublions pas, était aussi le nom du théâtre de Shakespeare –, un théâtre qui est aussi l'image du monde : « Nos divertissements sont finis. Ces acteurs,/ J'eus soin de le dire, étaient tous des esprits :/ Ils se sont dissipés dans l'air, dans l'air subtil./ Tout de même que ce fantasme sans assises, [...]/ Les temples solennels et ce grand globe même/Avec tous ceux qui l'habitent, se dissoudront,/S'évanouiront tel ce spectacle incorporel/Sans laisser derrière eux ne fût-ce qu'un brouillard./ Nous sommes de la même étoffe que les songes/Et notre vie infime est cernée de sommeil... » (acte IV)
De l'avis de Michel Mourtérot qui dirige cette troupe, « la Troupe du Théâtre des Loges respire et souffle les vents de « La Tempête », l’œuvre ultime, si belle, si fugitive, de W. Shakespeare. Leurs joies collées aux jambes, presqu’enfouies dans le sable doré qui recouvre leur scène de pierres, les comédiens, brûlés du désir de se trouver avec le spectateur, d’avancer sains, bruts et généreux, dans leur métier, corps en avant, disent, haut et fort, les mots du poète. Le sifflet d’un bosco, le claquement d’une voile, un ouragan Deus ex machina, des cris et des prières, puis une mer étonnamment tranquille... Le spectacle est là. Vrai, simple, chaud. Sur l’île enchanteresse du grand Marionnettiste, toutes les femmes, tous les hommes de la salle, échouent. Mais rien d’autre à craindre ici, en cet endroit suspect de bouffonneries, de magie, de violence, que la saveur primordiale du Théâtre : la Distraction ».
Les Estivales d’Arnaga / Tarifs : plein, 12 euros ; réduit, 10 euros ; gratuit - 12 ans.
Réservations au 05 59 29 70 25. Billetterie sur place, une heure trente avant la représentation.

« Citadelle en scènes » du 21 au 23 août à Saint-Jean-Pied-de-Port
Il s’agit de la cinquième édition du Festival Citadelle en scènes, due à l'initiative de Jean-Philippe Daguerre : Trois soirées théâtrales les mercredis 21, jeudi 22 et vendredi 23 août sur le site de la  magnifique Citadelle remaniée par Vauban sur les hauteurs de la ville.
- mercredi 21 à 21 heures, « Le Porteur d’histoire » d’Alexis Michalik : "Molière" du meilleur auteur et du meilleur metteur-en-scène. Par une nuit pluvieuse, au fin fond des Ardennes, Martin Martin doit enterrer son père. Il est alors loin d’imaginer que la découverte d’un carnet manuscrit va l’entraîner dans une quête vertigineuse à travers l’Histoire et les continents. Quinze ans plus tard, au cœur du désert algérien, une mère et sa fille disparaissent mystérieusement. Elles ont été entraînées par le récit d’un inconnu, à la recherche d’un amas de livres frappés d’un étrange calice, et d’un trésor colossal, accumulé à travers les âges par une légendaire société secrète.
- jeudi 22 à 21 heures, « Dans la peau de Cyrano » de Nicolas Devort : Colin fait sa rentrée dans un nouveau collège. Pas facile de passer du monde de l’enfance à celui des grands, surtout quand on est «différent». La route est semée d’embûches. Mais une rencontre déterminante avec son professeur de théâtre, figure paternelle et bienveillante, guidera ses pas vers un nouvel essor, comme une nouvelle naissance. Un spectacle drôle et poétique où un comédien seul en scène interprète une galerie de personnages hauts en couleur.
- vendredi 23 à 21 heures « La Famille Ortiz » de Jean-Philippe Daguerre : après avoir coupé deux queues, quatorze oreilles et laissé un genou au milieu des arènes du Bouscat, le Torero Miguel Ortiz surnommé « El Flamenco Roso » reprend son prénom de baptême à l’âge de 24 ans et c’est Michel Ortiz qui devient garde barrière de la gare de Floirac… Après avoir fait passer les taureaux sous sa cape, il voit passer les trains sous sa casquette ! Il épouse Marie Deves, sa petite infirmière, le samedi 22 Juin 1963, le jour de ses vingt-deux printemps à la mairie de Léognan, puis la célèbre devant Dieu à l’église de Pessac, juste avant d’honorer Bacchus au Pessac-Léognan à bord d’un bateau ivre sur la Garonne, où ils conçoivent leurs trois enfants : un conte sensible et plein de fantaisie sur les méandres de la famille et ses secrets.
Réservations à l’office de tourisme ou www.francebillet.com ou sur www.ticketmaster.fr
Bar à vins et restauration légère (par le syndicat des vins d’Irouléguy et les chefs cuisiniers de Garazi).

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