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Musique
Cathédrale de Bayonne : Berlioz à l’orgue et à l’alto
Cathédrale de Bayonne : Berlioz à l’orgue et à l’alto
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| PM & ALC 503 mots

Cathédrale de Bayonne : Berlioz à l’orgue et à l’alto

C’est un tsunami humain qui, une heure avant le concert, avait déjà rempli tout l’espace disponible dans la Cathédrale de Bayonne le 12 mai dernier, à l’occasion de l’ouverture des Samedis Musicaux, célébrant, avec Jean-Sébastien Bach et 100 musiciens, la mémoire de l’organiste Bernadette Carrau ! La centaine de chaises ajoutées à la hâte n’avaient pas suffi à contenir le flot de ces « accros », chaque année plus nombreux, à cette alchimie spirituelle et artistique si particulière à notre grandiose cathédrale.

Il fallait des artistes de renom pour relever le défi d’une fréquentation historique : ce sont deux étoiles internationales incontestées de leur instrument qui seront là samedi avec un programme encore inédit à la Cathédrale, à l’occasion de la sortie de leur disque déjà primé par la critique (5 Diapasons d’Or !).

L’altiste allemand Karsten Dobers, membre de l’Orchestre Symphonique de la Radio de Vienne, fondateur du Quatuor Novalis de Munich, alto solo de l’Orchestre d’Euskadi, chef occasionnel des orchestres de Bayonne et Pau, s’est associé à l’organiste Loïc Mallié, titulaire de la Trinité à Paris, Grand Prix de Chartres après cinq premiers prix du Conservatoire de Paris où il a été professeur, avant le Conservatoire de Musikene à Saint-Sébastien. Ils ont créé une transcription originale de la célèbre Symphonie Concertante de Berlioz « Harold en Italie » où l’orgue remplace l’orchestre – car, il est à lui tout seul, « un orchestre entier auquel une main habile peut tout demander », écrivait Balzac – et magnifie l’alto timbré et chaleureux, éminemment expressif de Karsten Dobers.

Cette extraordinaire composition, colorée, romantique, demandée par Paganini à Berlioz après le succès de sa « Symphonie Fantastique », est inspirée par un séjour que Berlioz fit en Italie et par un roman de lord Byron, auquel il emprunte son titre. On sait l’effet que produisit la première écoute de ce chef-d’œuvre sur son dédicataire : déjà atteint de la malaide du larynx qui allait l’emporter, Paganini confia à l’oreille de son fils ces mots, destinés à Berlioz : « Mon père  m’ordonne de vous assurer que de sa vie il n’a éprouvé dans un concert une impression pareille ; que votre musique l’a bouleversé et que s’il ne se retenait pas, il se mettrait à vos genoux pour vous remercier ».

Rappelons que Karsten Dobers a également fondé le Quatuor Isasi (inspiré du célèbre quatuor munichois Novalis) qui avait donné il y a quelques années les œuvres d’Andres Isasi au château d’Arcangues où avait été effectué l’enregistrement de l’intégrale des six quatuors écrits par ce compositeur de Bilbao, dont plusieurs en création mondiale : trois CD édités par le label Naxos.

Fauré et Ravel complèteront le programme, en compagnie, encore et toujours, de Jean-Sébastien Bach (suite pour violoncelle)… et de Loïc Mallié, auteur d’une improvisation hommage à Berlioz.

Ce deuxième concert, avec retransmission vidéo des artistes… mais entrée libre, débutera à 19h30, samedi 26 mai, à la Cathédrale de Bayonne.

A noter : « Harold en Italie » par Karsten Dobers et Loïc Mallié à l’orgue d’Urrugne a été récemment enregistré par le label Hortus.

PM & ALC

 

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