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Tradition
Castor et Pollux le 15 juillet, dans le calendrier romain antique
Castor et Pollux le 15 juillet, dans le calendrier romain antique
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| François-Xavier Esponde 775 mots

Castor et Pollux le 15 juillet, dans le calendrier romain antique

Les deux divinités grecques et leur pendant romain Castor et Pollux sont célébrés le 15 juillet dans la Ville Eternelle chrétienne tout en portant l’héritage millénaire des mythologies antiques sises dans la cité. Castor et Pollux, personnages de films et de bandes dessinées, guerriers et belliqueux, jumeaux et fascinants par leur origine, que les anciens contemplaient comme d’une nature ambivalente, interrogeaient leur sort et leur rapport.

L’histoire des hommes fut contée par les récits mythologiques. Castor et Pollux y contribuèrent.

1 - Tout ce qui touchait à l’humain ne pouvait être que surnaturel et donné par les divinités du ciel et des antres de la terre.

Dans un univers habité de tant d’esprits visibles et invisibles, les figurants du récit portés par leur état et leurs attributs étaient par eux-mêmes des dieux. En chaque homme ainsi pourvu de ces dons invisibles, les esprits agissaient, et les hommes accomplissaient leur fonction en conformité avec leurs dieux.

Castor et Pollux, « les dioscules » dans le texte, sont une énigme pour l’humanité ! Ils sont nés ensemble de la volonté divine, ils se ressemblent cependant ; sont-ils des divinités jumelles, dans ce cas ils sont identiques et néanmoins leur agissement est différent ? Fils de Zeus et de Léda, unis d’un lien passionnel avec cette dernière épouse de Tyndare, quatre enfants naîtront, dont les jumeaux et leur sœur Hélène citée dans le récit

Castor et Pollux habitent le cours de l’histoire guerrière de l’Antiquité. De nature mortelle et immortelle, leur origine est située sur l’ile de Paphnos ou même Thalames. Qu’importe la vérité historique, leur naissance et leur activité auprès des soldats et des braves guerriers ont plus d’importance que leur histoire personnelle. Pollux est un lutteur redoutable, Castor monte les chevaux, il est un chasseur habile et offensif.

2 - Leur monture blanche est d’essence divine, car tout cheval blanc est une énigme non perceptible de leur état.

Castor et Pollux montent sur des chevaux blancs identiques ; parfois même, ils sont représentés sur un char doré céleste, stellaire, illuminé des éclats du soleil. Leur protection et leur bienfaisance sont invoquées lors des combats et l’histoire de la civilisation grecque puis romaine n’a pu oublier leur engagement militaire auprès des coursiers de la guerre.

Leurs faits d’arme et leurs victoires s’apparentent à des captures, enlèvements et viols sans complexe, pour la bonne cause, car les combats sont rudes et les victoires longues à obtenir. Fins praticiens des mers, les armées antiques, grecques en particulier pratiquent les combats maritimes avec les moyens de l’époque.

Pris dans les constellations célestes et terrestres, sur les mers dans des combats qui n’épargnent guère ces soldats engagés, la protection des dieux, et particulièrement celle de Castor et de Pollux n’est jamais inutile pour ces hommes dans leurs embarcations. En mer, dans un environnement redoutable, parmi les divinités des fonds marins et des intempéries célestes, les hommes aux prises avec les conditions atmosphériques invoquent leurs dieux.

3 - La mythologie d’une ressource inépuisable sur ces croyances rapporte les Feux de Sainte Elme, qui communient avec les dieux dans ces moments tourmentés des combats en mer.

Dans un florilège d’assauts, de menaces extérieures et de mouvements de mer, les marins loueront leurs dieux gémellaires, Castor et Pollux, dont la nature à la fois céleste et terrestre peut assurer protection et garantir leur survie. Un récit certes mythologique, mais sans doute inspiré de la vie de ces matelots guerriers engagés dans la guerre. Pour ces hommes rudes ils seront « les dieux de l’hospitalité, ils inspireront les jeux gymniques si pratiqués dans l’antiquité, de la longévité de la vie » qui est propre aux hommes de mer, lesquels implorent leur protection dans les aléas de leur navigation.

Castor et Pollux chevauchant leur blanche monture auront droit de cité à Athènes, Rome, et bénéficieront du statut des immortels ; des temples seront consacrés à leurs cultes. Leur vêture blanche, parée d’un manteau de pourpre, du casque des guerriers et de la lance, ne pouvait que les représenter ainsi, pourvus de l’apparat de combat des guerriers de l’Antiquité.

Notre culture occidentale nous semble éloignée de cette tradition orientale où les dieux et les hommes habitent les mêmes terres et s’attachent aux mêmes divinités ? Qu’importe, Castor et Pollux, personnages singuliers dès leur origine, fascinent l’imaginaire des époques. Ils auront donné leur nom aux « Gémeaux Célestes », ils nous interrogent et nous séduisent toujours par leur postérité spirituelle.

Extrait d’Ulysse : « Ils sont vivants tous les deux sous la terre féconde / Cependant même là en bas Zeus les comble d’honneurs / De deux jours l’un, ils sont vivants et morts à tour de rôle / Et sont gratifiés des mêmes honneurs que les dieux ».

François-Xavier Esponde

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