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Exposition
Biarritz : Le Salon des Antiquaires et ses piliers
Biarritz : Le Salon des Antiquaires et ses piliers
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| Anne de Miller La Cerda 689 mots

Biarritz : Le Salon des Antiquaires et ses piliers

A partir du 30 mars, 75 exposants mettront en scène des tableaux, sculptures, meubles, bibelots, verrerie, argenterie, tapis, faïences ou des articles design des années 50-70 dans le bel écrin du Bellevue à Biarritz.

Parmi les fidèles du salon, le galeriste-ébéniste Pierre de Peyrecave présentera dans un premier stand des créations originales et dans un second stand des meubles et objets anciens, restaurés.
Vous pourrez également découvrir les belles toiles de l’artiste Erika Sellier, ainsi que d’autres talentueux exposants, tel le galeriste-restaurateur Jean-Bruno Lafouresse à qui  Baskulture a choisi de rendre hommage cette année. C’est au salon des antiquaires de Biarritz qu’il avait débuté il y a plusieurs décennies en y trouvant sa première clientèle du Sud-Ouest. Des acheteurs auxquelles se joignirent des parisiens.

Fils de commerçant bayonnais, Jean-Bruno Lafouresse fut habitué depuis l’enfance à côtoyer  les objets d’art. En 1983, avant de s’installer définitivement dans sa ville natale de Bayonne pour y ouvrir une galerie, il avait obtenu un diplôme d’histoire de l’Art et d’archéologie au Musée Royal de Belgique ; il s’orienta dès lors vers une longue période de perfectionnement dans des ateliers parisiens de restauration, puis travailla chez le Bayonnais de référence locale, Rolland de Bear.

Cette année au salon, en collaboration avec la galerie Lhoste de Biarritz avec qui il travaille régulièrement, Jean-Bruno Lafouresse présentera un échantillon de ses tableaux régionalistes basques et landais. Parmi ses nombreuses signatures, les amateurs d’art pourront découvrir celle de Marius Gueit (1877-1956), peintre originaire de Bordeaux, élève de Louis Cabié. « Peintre du pin » , il commença sa carrière comme décorateur et se révéla par la suite à son aise autant dans les grandes compositions que dans les tableaux au format de cartes postales dont il se fit une spécialité. Produisant en abondance, il devint le spécialiste des paysages landais dont  « La plage d’Arès » (18cmx24cm),ou le Pilat (20x23,5cm), « Forêt des Landes » (113 x134 cm), « Dunes sous la lune » (16,5x21 cm), « Pinasses à Arcachon » (40 x46 cm) , « les pins et le chemin »(47x 38,5cm ), toutes œuvres présentées au salon. 

Egalement proposées, trois  toiles : « vue de Ciboure et de  St Jean-de-Luz »(54,5 x81 cm), « le jardin » (73x54cm) et « le bouvier » (46x61cm) du célèbre paysagiste postimpressionniste Louis Benjamin Floutier (1882-1936), élève de Cormon, figureront au salon. Amoureux du Pays Basque où il y avait fondé la poterie de Ciboure, il travailla – en savant coloriste - par juxtaposition de tons purs ou à peine mélangés, parfois en utilisant le couteau et le pinceau en même temps.

Autre peinture présentée par Gabriel Roby (1878-1917) (voir ci-joint la grande toile du rapace dans les Pyrénées maintenue par Jean-Bruno Lafouresse),  ancien élève de Léon Bonnat l'école des Beaux-Arts de Paris. Il figure sur le grand tableau d’Henri Zo parmi les élèves de Léon Bonnat.

En parallèle à son activité de galeriste, Jean-Bruno Lafouresse restaure les tableaux.

Sa technique se décline en trois phases principales. Tout d’abord 1’entretien des tableaux qui nécessite de changer un vernis trop foncé masquant l’œuvre. « Cette étape n’est pas sans surprises », raconte Jean-Bruno Lafouresse : « il m’est arrivé de découvrir un paysage du XIXème qui occultait un paysage du XVIIIème. Une autre fois, en nettoyant par hasard un tableau noir de poussière, j’ai découvert un chef d’œuvre flamand du XVIIème siècle : un Brughel de Velours » !

Dans la deuxième phase, le restaurateur intervient sur le tableau abîmé ou brûlé au fond mou pour le rentoiler. « Il m’est arrivé de restaurer un tableau représentant une nymphe XIXème. Avec étonnement, au moment du décollement, deux autres nymphes sont apparues de la même époque. Le client venu chercher l’œuvre restaurée, était reparti, enchanté, avec trois toiles ».

 La dernière étape, moins courante, consiste à recréer le décor manquant. Elle se limite à quelques touches de pinceaux pour récupérer les couleurs du tableau manquant où écaillé.

Hommage donc à l’un des meilleurs spécialistes de la région, galeriste et réparateur des rides du temps, après une belle carrière, Jean-Marie Lafouresse qui prépare son départ à la retraite.

A partir du 30 mars jusqu’au 2 avril, de 10h à 19h, Salon des Antiquaires au Bellevue à Biarritz (tél. : 05 59 31 11 66).

Anne de Miller La Cerda

 

 

 

 

 

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