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Behauzeko elizan, eguberriko meza ederrena !
Behauzeko elizan, eguberriko meza ederrena !
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| Alexandre de La Cerda 529 mots

Behauzeko elizan, eguberriko meza ederrena !

Merveilleuse veillée de Noël dans la belle église de Béguios / Behauze, au cœur du Pays de Mixe / Amikuze, en Basse-Navarre, avec les enfants du catéchisme – petites filles avec ailes d’ange et petits garçons costumés en bergers – entourant la belle crèche disposée devant l’autel. A l’harmonium, notre cher - jeune et actif - maire du village, Didier Irigoin, anime les chants en excellent musicien (il avait créé en 1995 la chorale Airoski - « gaiement » en basque -, fusionnée depuis lors avec les chanteurs de Burgaintzi pour fonder le chœur « Kantuka »).

La messe proprement dite débute avec le beau chant – traditionnel en Iparralde – « Atzar gaiten, atzar lotarik / Gau huntan da Jesus sortzen / Amodioak garraiturik / gure gatik da etortzen… » (Réveillons-nous, cette nuit Jésus est né, il est venu pour nous…), elle s’achèvera avec le non moins traditionnel « Oi Eguberri gaua » (Ô nuit de Noël). Travées et galeries de l’église pleines à ras-bord, avec une majorité de jeunes qui entonnent les chants avec ferveur !

Les « putti » de Saint-Pierre

Rénovée en 1830 pour les parties hautes du clocher, des baies et du chevet, l’église Saint-Pierre de Béguios possède un magnifique retable en bois sculpté polychrome et doré. Inscrit à l’inventaire supplémentaire des objets classés, on peut le dater de la fin du XVIIe siècle en raison de ses colonnes torsadées parcourues, pour quatre d'entre elles, par des « putti », ces sculptures d’angelots joufflus – et volontiers moqueurs - inspirés de l'art de la Grèce antique et diffusés via le baroque italien. Leur usage avait été interdit dès 1705 par Mgr Révol, évêque d’Oloron, qui les trouvait d’une apparence trop « païenne ». Quant aux colonnes centrales de ce retable, elles portent des anges qui paraissent gratter des instruments à cordes disparus ; de part et d'autre du tabernacle, des panneaux sculptés en plein relief représentent des scènes de l'Ancien Testament alors que d’autres, portant un ange à chaque extrémité, font alterner des motifs floraux et les évangélistes. Le décor du plafond a été peint à la fin du XIXe siècle par les ateliers Montaut d'Oloron et Decrept de Bayonne. De cette époque date la belle chaire à prêcher ; perchée sur une colonne en bois sculpté, elle est due à Saint-Jean Duhau, qui avait également œuvré au château voisin de Sumberraute et dans diverses églises du Pays Basque. Son petit-fils, l’ébéniste Frantxoa Daguerre, exerce encore ce métier à Béguios.

Cette paroisse devait jouir d’une certaine importance dès le XVIe siècle comme on le voit dans le recensement des « Hommes d’armes qui sont dans le présent royaume de Navarre d’en deçà les ports » établi sous le roi de Navarre Henri II d’Albret après la guerre d’annexion de la Navarre par les Espagnols (1512-1530). Et sa cure jouir d’une certaine notoriété : l'historien basque, juriste et écrivain humaniste Arnaud d’Oihenart n’avait-il pas requis l’appui de la veuve de François de Montmorency, comte de Luxe, pour présenter son fils à la cure de Béguios en1651 ? Par ailleurs, on a conservé une intéressante correspondance de Jean-Baptiste Bidegaray, vicaire de Béguios (1797-1801) avec Mgr de La Neuville, l’évêque de Dax qui avait dû s’exiler sous la révolution de 1789.

Alexandre de La Cerda

 

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